Droit des femmes : besoin d’une évolution des textes pour permettre aux femmes de jouir pleinement de leurs droits
Les visiteurs du stand du CNDH au Salon du livre avaient rendez-vous le jeudi 19 février 2015 avec une rencontre sur le thème ‘le droit international, Etats et droit des femmes’.
A la veille de la conférence internationale Beijing +20, qui aura lieu en mars 2015, au siège des Nations Unies, à New York et procèdera à un examen des progrès réalisés dans l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, 20 après son adoption, la parole a été donnée à Souhayr Belhassan de la Fédération internationale des droits de l’Homme, et à Latifa Bouchoua de la Ligue démocratique des droits des femmes pour dresser un bilan de l’efficacité et du rôle du droit international des droits de l’Homme en général et des droits des femmes en particulier dans la défense et la promotion des droits des femmes.
Si le constat commun est que la convention internationale sur la lutte de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est un texte important qui a permis de définir ce qu’est la discrimination entre les deux sexes, et a insisté sur le changement des mentalités et des rôles stéréotypés des femmes, Latifa Bouchoua considère que ce texte a besoin d’être développé aujourd’hui en lien avec le contexte actuel. ‘Le monde est en perpétuel changement et les femmes sont les plus influencées par les nouvelles questions que connait le monde’ a-t-elle dit avant d’ajouter que le renforcement de la lutte contre la violence faite aux femmes exige que la déclaration internationale sur l’élimination de des violences à l’égard des femmes soit remplacée par une convention internationale.
Souahayr Belhassan va dans le même sens en affirmant que la CEDAW reste insuffisante pour défendre et promouvoir les droits des femmes, précisant que la rencontre Beijing + 20 sera une occasion pour débattre des questions qui interpellent davantage les femmes aujourd’hui dont le code de la famille, le code de la nationalité, l’accès à la propriété et à l’héritage, l’élimination de la violence faite aux femmes, les lois reproductives et sexuels, la lutte contre la pauvreté et la précarité, l’accès à l’éducation et à la santé.
Les intervenantes étaient unanimes pour souligner l’importance de ce rendez-vous international eu égard non seulement à la nécessité de consolider les acquis de la cause féminine, mais surtout pour faire face au risque de régression qui semble planer sur les droits des femmes dans différents pays.