La mise en œuvre de l’égalité homme-femme dans les politiques publiques fait débat au Stand du CNDH et de l’ONU Femmes
‘Les droits des femmes et le suivi des politiques publiques’ est le thème qui a été abordé le mercredi 18 février au stand du CNDH et de l’ONU Femmes dans le cadre de l’axe ‘Parole aux associations’.
Fouzia Assouli, de la fédération de la Ligue démocratique des droits de femmes, Boutaina Karrouri, du Forum Azzahrae de la femme marocaine et Saida Drissi, de l’Association démocratique des Femmes du Maroc, ont participé à ce débat animé par Najat Razi, de l’association marocaine pour les droits des femmes.
Si les différentes intervenantes étaient unanimes pour considérer que la constitution a permis d’institutionnaliser l’égalité homme et femme notamment dans l’article 19 qui consacre clairement cette égalité et à travers la mise en place de mécanismes qui protègent les droits des femmes dont la Haute autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination, la question de la mise en œuvre de ces différents mécanismes et de l'approche globale et intégrée de l'égalité femmes-hommes dans l'ensemble des politiques publiques est loin de faire l’unanimité.
Pour Fouzia Assouli, il y a un véritable problème au niveau de la pratique, du discours et de l’approche. Outre la non mise en œuvre des mécanismes constitutionnels visant la consécration de l’égalité et la protection des droits des femmes, Fouzia Assouli considère que l’approche droits de l’homme a cédé la place à une approche basée plutôt sur une sorte de « compassion » dans la mise en œuvre de cette égalité notamment dans le cadre du plan gouvernemental de l’égalité en perspective de la parité baptisé Ikram.
Pour sa part, Saida Drissi a déploré l’absence d’une politique publique qui intègre l’égalité entre les hommes et les femmes. Elle a rappelé à cet égard les résultats d’une étude réalisée par l’Association démocratique des femmes du Maroc qui fait état de projets partiels notamment sur la lutte contre l’analphabétisme et la création d’activités génératrices de revenu, mais confirme l’inexistence d’une politique publique en bonne et due forme, avec un budget donné et un plan d’action dument établi, sur la mise en œuvre de l’égalité.
Boutaina Karrouri considère en revanche qu’il ne faut pas se focaliser sur le verre à moitié vide, mais apprécier à leur juste valeur les avancées réalisées dans ce domaine dont justement le plan d’action Ikram, l’institutionnalisation du budget sensible au genre dans la loi de Finances et le fond de solidarité pour les femmes veuves.