COP22 : des universitaires mettent en exergue la relation complexe entre la migration et les changements climatiques
L’Atelier sur ‘Les changements climatiques et Migrations : enjeux, défis et politiques’ organisé le mercredi 9 novembre à la zone verte à la COP22 a permis de mettre en exergue la relation complexe entre les mobilités d’un côté et les changements climatiques et le développement durable d’un autre.
Organisé par le CNDH, l’Observatoire régional des Migrations : espaces et société et le ministère des Marocains résident à l’étranger et des Affaires de la migration, cet atelier a permis de jeter la lumière sur les causes de la migration climatique et ses différents aspects. Ainsi, comme l’a souligné Papa Demba Fall, de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, s’il est difficile parfois d’établir un lien directe entre les changements climatiques et la mobilité, il demeure que ‘toutes les formes de mobilité (exode rurales, exode internationale…), n’ambitionnent qu’une chose, c’est de résoudre la question des ressources’.
Partant de ce point de vue, Khalid Alayoud, professeur à l‘université Ibn Zohr d’Agadir a considéré que la migration n’a pas que des conséquences négatives, elle peut améliorer les conditions de vie des autochtones et peut s’ériger en levier de changement. Il a cité l’exemple de l’anti Atlas où les immigrés ont contribué au développement du paysage architectural et aider les populations à gérer la rareté de l’eau.
Cependant, ce constat positif est loin d’être généralisé et les différents acteurs et experts n’ont de cesse d’attirer l’attention sur les conséquences que peut engendrer le changement climatique sur la migration. En effet, les changements climatiques engendrent l’intensification des catastrophes naturelles (sécheresse, inondations…) et affectent les conditions de vie des populations qui se trouvent contraintes d’immigrer d’une manière temporaire ou permanente. Ainsi, si le nombre de réfugiés climatiques est estimé aujourd’hui à 38 millions de personnes, ce chiffre pourrait monter à 250 millions en 2050, comme l’a rappelé M. Anis Birou, ministre chargé des Marocains résident à l’étranger et des Affaires de la migration.
Afin de prévenir cette situation et de mieux appréhender la problématique de la migration et des changements climatiques, les participants recommandent de promouvoir la recherche scientifiques et améliorer la connaissance les données sur les changements climatiques, transcender les frontières et traiter la migration au niveau régional, renforcer la coopération internationale et établir et un consensus international sur cette question et développer un arsenal juridique à même de garantir une meilleure protection aux migrants environnementaux et aux réfugiés climatiques.
La COP22 est donc l’un des moments propices pour débattre de cette thématique et pour sensibiliser aux conséquences des changements climatiques sur les modes de vie des populations. Un débat que l’appel de Buenos Aires sur les changements climatiques ambitionne d’inscrire dans l’agenda de toutes les COPP à venir, comme l’a précisé Jorge Grandi de l’American Institute for global Change Research en Uryguay.