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Femmes et villes : pour l’égalité dans l’espace public

 

Les espaces publics, tels qu’ils sont conçus, respectent-ils la spécificité des femmes et leur permettent-ils de jouir pleinement de leurs droits ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre les participants à la rencontre  ‘Femmes et  villes’, organisée le dimanche 15 février 2015,  au stand du CNDH et de l’ONU Femmes au Salon du livre.

 

La rencontre animée par Abderrahim Kassou, membre du CNDH,  a invité plusieurs militantes à  prendre la parole sur le sujet notamment, Hanane Fzaine, vice-présidente de l’Association marocaine de lutte contre les violences à l’égard des femmes, Lamia Achaary, fondatrice du mouvement ‘Womenchoufouch’ contre le harcèlement sexuel au Maroc et Gaëlle Galliot, chercheur universitaire.

 

Mme Galliot a mis en exergue l’accès inégal des femmes et les disparités entre hommes et femmes en matière d’accès à la ville. Des inégalités qui concernent la mobilité, le transport, l’utilisation des installations sportives et de divertissement’. L’aménagement urbain actuel indique tout bonnement que ‘la ville été largement conçue pour les hommes et les garçons’ ajoute-t-elle.

 

Cette discrimination touche également le transport quotidien vers les lieux de travail. Un trajet durant lequel les femmes sont confrontées quotidiennement à la violence et au harcèlement sexuel dans les moyens de transports en commun et dans d’autres espaces publics. Des problèmes qui ne sont pas sans avoir un impact sur leur rendement et leur performance professionnelle. Mme Galliot a appelé à cette occasion à ce que l’aménagement des villes prennent en considération les besoins différents des hommes et des femmes et à améliorer l’accessibilité de ces dernières aux moyens de transport et aux espaces de divertissement et  leur permettre de jouir d’une plus grande liberté de mobilité au sein de la ville.

 

Pour sa part, Lamiae El Achaary, a considéré que débattre de la présence des femmes dans l’espace public évoque obligatoirement la question du harcèlement sexuel. La société n’est pas assez consciente que le harcèlement sexuel est une forme de violence dans l’espace public qui doit être incriminé. Ajoutant qu’à l’exception de l’article 503 du code du travail qui criminalise le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel, la loi n’aborde pas la question du harcèlement sexuel dans les espaces publics. Elle a appelé à renforcer la législation dans ce domaine, à ouvrir des débats publics sur le harcèlement sexuel et à sensibiliser à cette question afin de créer une ville protégée du harcèlement sexuel.

 

Mme Hanane Fzaine, a abordé pour sa part, la question de la sécurité des femmes dans l’espace public en mettant l’accent sur la question des violences dans les différents espaces de la ville. Elle a, par ailleurs, appelé à tirer profit des expériences internationales pour adopter des politiques publiques qui  garantissent la sécurité des femmes dans la ville.