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Violence sexuelle contre les enfants : une étude nationale en dresse l’ampleur et suggère les actions urgentes à entreprendre

L’UNICEF et l’Association Meilleur Avenir pour Nos Enfants (AMANE) en collaboration avec le Conseil national des droits de l’Homme ont présenté ce vendredi 19 décembre 2014 au siège du CNDH à Rabat les conclusions de « l’Etude nationale sur la violence sexuelle à l’encontre des enfants au Maroc ».

Cette étude, présentée lors d’une conférence de presse présidée par M. Driss El Yazami, président du CNDH, Mme Régina De Dominicis, Représentante résidente de l’UNICEF au Maroc, et Mme Béatrice Bouron, directrice de l'association  Amane, dresse un état des lieux des tendances évolutives de la violence sexuelle à l’encontre des enfants au Maroc et en explique les manifestations et les causes. Elle formule aussi des recommandations pour une réponse nationale intégrée afin de  mettre fin à ce phénomène.

La violence sexuelle constitue une des principales formes de violence à l’encontre des enfants.Selon les données de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), 11 599 cas de violence sexuelle sur mineurs ont été enregistrés entre 2007 et 2012. Les filles en sont plus victimes avec 8 129 filles casenregistrés. Selon les données quantitatives recueillies auprès du Ministère de la Justice et des Libertés entre 2010 et 2012,  la violence sexuelle sur mineurs représente 26% des cas traités.

Constituant aussi une forme de violence sexuelle, les mariages précoces enregistrent une nette progression au Maroc, avec 35152 actes de mariage conclus en 2013 contre 18 341 actes en 2004, soit une progression de 91,6%. L’étude souligne que ces proportions ne rendent pas compte de la réalité dans la mesure où beaucoup de mariage se font encore par la Fatiha et concernent dans certains cas des filles âgées de moins de 11 ans. Les autres manifestations de l’exploitation sexuelle à des fins commercialesqui comprennent la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle, la prostitution des enfants, l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme et le voyage et la pornographie mettant en scène les enfants sont également représentées mais sont très peu documentées, note l’étude. De plus,  la violence sexuelle en ligne, circulation d'images d'abus sexuels à l'encontre d'enfants), connait une augmentation  croissante du fait du large usage non sécurisé de l’Internet et des téléphones mobiles qui facilite aux prédateurs sexuels l’accès aux enfants.

L’étude souligne également  que la  réponse à la violence sexuelle doits’inscrire dans le cadre d’une politique d’ensemble de protection des enfants dont le processus est déjà enclenché à travers  la politique publique intégrée de protection de l’enfance.

Cette étude, portée par un comité de pilotage comprenant les ministères de la Justice et des Libertés, de la Santé, la DGSN et le CNDH, a été conduite pendant une période d’une année avec la participation des enfants ainsi que la contribution de plusieurs acteurs à travers des ateliers régionaux au niveau des villes de Fès, Meknès, Casablanca, Marrakech et Rabat.

Il est à noter que le Maroc a adhéré à la majorité des traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme en général et aux droits de l’enfant en particulier, y compris la convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant et celle  du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention Lanzarote, 2007). Le Maroc a également participé aux congrès mondiaux dédiés à la thématique de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (Stockholm 1996, Yokohama 2001 et Rio 2008) et a accueilli en 2001 et 2004 les deux conférences arabo-africaine contre l’exploitation, la violence et les abus sexuels des enfants.

 

crédit photo : UNICEF