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Chronique du SIEL: Le sixième jour de la participation du Conseil marqué par des débats sur le mariage des mineurs, la question palestinienne et le Conseil consultatif de la famille et de l’enfance

Le stand du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et de ses partenaires, a accueilli le jeudi 4 avril 2013, dans le cadre des activités de la 19ème session de du Salon international de l’édition et du livre, une série de rencontres sur des thèmes liés notamment au mariage des mineurs, à l'intégration globale des enfants en situation de handicap, au Conseil de la famille et de l'enfance, à la question palestinienne, ainsi qu’à la créativité et à l'expression dans leurs rapports avec l'espace public.

Ainsi, la Commission régionale des droits de l'Homme de Béni Mellal-Khouribga, a organisé dans le volet " dynamique des commission régionales des droits de l'Homme", une rencontre sur le phénomène du mariage des mineures, à laquelle ont pris part Mme Laila Khayati et Samia Lamrani, toutes deux membres de ladite commission. Les intervenantes et les participants au débat ont jeté la lumière sur les répercussions du mariage des mineures en termes de violation de leurs droits, soulignant que les conventions internationales, notamment la Convention relative aux droits de l'enfant ratifiée par le Maroc, ainsi que la législation nationale, notamment la Constitution et le Code de la famille (article 54) interdisent toute violation des droits de l'enfant.

Les participants étaient unanimes à considérer que l'approche droits de l’homme ne suffit pas à elle seule pour faire face à ce phénomène, soulignant la nécessité de changer les attitudes et les comportements à travers l'intensification des efforts de sensibilisation et d'éducation aux droits des enfants.
Après avoir mis en évidence le rôle du citoyen dans la persistance de ce phénomène, ils ont insisté sur la nécessité d’impliquer les pouvoirs publics et la société civile dans la lutte contre le mariage des mineures. Ils ont également évoqué la nécessité de reconsidérer l’étendue du pouvoir discrétionnaire accordé au juge pour statuer sur les demandes en mariage avec une mineure, en ajoutant que le recours au mariage avec ‘Al Fatiha’ dans certaines régions laisse le champ libre au mariage des mineures. Ils ont également appelé à un relèvement de l'âge légal pour la scolarité obligatoire ainsi qu’à une application rigoureuse de la loi sur l’obligation de l'enseignement.

Dans le même ordre d’idées, la commission régionale des droits de l'Homme à Tanger, a organisé une rencontre sous le thème : «l'intervention précoce en vue d’une intégration globale des enfants en situation de handicap dans l'éducation et la formation", à laquelle ont pris part M. Ahmed Alaidani, membre de ladite commission, et M. Soulaiman El Amrani, président de l'Association "Hanane". M. Ahmed Alaidani a commencé par donner une définition de l'intervention précoce, en tant «qu’ensemble d'activités axées sur la prévention et la protection sociale pour les enfants qui sont dans une situation dangereuse ou dans une situation de handicap...". Ainsi, l'intervention précoce, basée sur des principes scientifiques (la pédiatrie, la psychiatrie, la pédagogie, la rééducation médicale et la linguistique ...) a pour but de prendre une série de mesures au profit des enfants handicapés ou présentant un risque à cet égard, pour faciliter la maturité appropriée dans tous les domaines et permettre d’atteindre des niveaux maximums de développement personnel et d’intégration sociale.

C’est dans ce contexte qu’a été exposée l’expérience de l’association "Hanane" dans le domaine de l'intégration scolaire précoce des enfants handicapés. L'idée d'intégration scolaire intégrale repose sur la participation des enfants handicapés au système éducatif dominant, au motif que les établissements d'enseignement devraient accepter tous les élèves, indépendamment de leur état physique, intellectuel ou social .... Afin d’assurer le succès de l'intégration scolaire intégrale, il y a lieu de prendre une série de mesures, y compris l'éducation coopérative (étudiants travaillant dans le cadre de petits groupes pour partager les compétences), l’adaptation des méthodes d'enseignement et de pratique de l'enseignement, réformation des programmes et supports pédagogiques, la mise à disposition des aides-enseignants en salles de cours, et l'apprentissage par les pairs et l'éducation multi-niveaux (répartition des élèves en groupes homogènes).

D'autre part, le stand du CNDH a accueilli une rencontre sur le thème "Pour une Palestine libre" animé par M. Mohamed Essabbar, Secrétaire général du CNDH, en présence de M. Raji Sourani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l'Homme.

M. Sourani, a brossé un tableau sombre de la situation des droits de l'Homme en Palestine, soulignant les exactions commises au quotidien contre des civils, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées et non armés, au vu et au su de la communauté internationale. Il a également estimé que l’absence d'unité et la division du paysage politique palestinien, compromettent désormais les efforts visant à protéger les droits des Palestiniens.

Les visiteurs du stand étaient, en outre au rendez-vous avec la lecture d'extraits d’une pièce de théâtre « Hada » du dramaturge Jaouad Sounani, dont lecture a été faite par Rami Fejaj, directeur de le Fondation des Arts Vivants. La pièce est une sorte de confession individuelle ou monologue sur le parcours et le sort de Hada dès l'enfance dans ses rapports avec soi-même, Dieu, et l'autre, en l’occurrence l'homme. La pièce traite dans un cadre comique, mais néanmoins aavec une note dramatique de questions sociales sensibles telles que le viol, l'abus de pouvoir, l'hypocrisie sociale, les problématiques de la relations avec le corps .....

Toujours dans le domaine de la créativité, a été organisée une rencontre dans le volet, "la jeunesse marocaine" sous le thème : "la créativité, l'expression et l'espace public", animé par M. Mehdi Bouchoa, militant des droits de l'Homme, et à laquelle ont pris part M. Rashid Bromi, écrivain et compositeur, M. Fattah Ngadi, professeur de musique, compositeur et chanteur et Naima Zitan, metteur en scène et dramaturge. Toutes les interventions se sont accordées à définir l'espace public comme étant un lieu commun ouvert à tous sans restrictions, se référant à l'éternelle question : à qui appartient l'espace public?

Ils ont ainsi appelé à la nécessité de faciliter l’accès des créateurs à l’espace public, et d’ériger ce dernier en un lieu de rencontre entre le créateur et le récepteur. . Il ont préconisé également la clarification de certains concepts qui donnent lieu à un bon nombre de problèmes liés à la production et à la réception des œuvres d'art engagé ... De même, qu’il a été souligné que la créativité artistique favorise l’échange et l'interaction entre les différentes cultures du monde.

Par ailleurs, l'espace rencontre a accueilli un atelier sur le Conseil consultatif de la Famille et de l'Enfance, qui a été animé par Mme Saadia Wadah, membre du Conseil. Ont pris part à cet événement, Mme Najia Zerari, de l'Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes, M. Rachid Rakban, président du Parti démocrate progressiste à la chambre des représentants, Mme Rachida Tahiri, parlementaire, militante des droits de l’Homme et féministe, Widad Bawab, de l'Association démocratique des femmes du Maroc – antenne de Marrakech, et Mohamed Sghir Janjar, membre du Conseil.

Les intervenants ont présenté leurs points de vue et propositions concernant le statut du Conseil consultatif de la Famille et de l'Enfance, instance dont la création a été prévue par la nouvelle constitution du Royaume. Ces suggestions ont porté sur la composition, les attributions, le mandat et les modalités de fonctionnement dudit conseil. Ils ont souligné à cet égard, la nécessité de doter cette institution del 'indépendance requise aux niveaux politique et financier, et de permettre l'accès à toutes les données et informations nécessaires, aux études qu’elle réalise ou aux avis et propositions qu’elle émet. De même, qu’ils ont mis l’accent sur la nécessité d’ériger la lutte contre la violence à l’égard des femmes en un axe majeur de l’action de ce Conseil, en adoptant une approche des droits humains basée sur les pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme en vigueur. Le Conseil devrait également activer la philosophie et l'esprit de la Constitution, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de l'égalité et de la parité, de l'ouverture et de la modération ....

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