Le CNDH et Amnesty international rendent un fervent hommage à Leila Alaoui : pour un front culturel contre l’extrémisme
C’est un hommage très émouvant qui a été rendu par le CNDH et Amnesty international à la photographe Leila Alaoui ce vendredi 19 février 2016 au stand du CNDH au Salon international de l’édition et du livre (SIEL). Frappée de plein fouet par les balles du terrorisme, Leila Alaoui est décédée en janvier dernier suite aux événements de Ouagadougo alors qu’elle exerçait ses fonctions de photographe et de chercheur sur les droits de la femme burkinabaise.
Lors de cet hommage auquel ont pris part de nombreuses personnalités du monde de l’art et de la culture, les témoignages se sont succédés, sur fond de projection de ses œuvres, pour mettre en exergue les qualités humaines et professionnelles de la défunte et son combat en faveur des droits des démunis et des défavorisés dont les immigrés subsahariens. ‘Plus que les mots, les œuvres de Leila Alaoui transmettent à elles seules les souffrances et les déboires de nombreux laissés pour compte’ a souligné Younès Ajarraï, grand ami de la défunte et Directeur de l’Institut national de formation aux droits de l’Homme qui a animé cette rencontre au nom du CNDH. Très active, Leila Alaoui avait plusieurs cordes à son arc. Elle a, en effet, monté, avec d’autres membres dont Abderrahim Kassou, membre du CNDH, l’association ‘Bladi, Bladek’ qui défend les droits des immigrés subsahariens. Leila Alaoui a réalisé un spot intitulé ‘Tous pareils, tous africains’ qui dénonce les discriminations et la stigmatisation dont est victime cette catégorie. Le spot qui a été projeté pour la première fois lors de cet hommage attend toujours d’être diffusé par les chaines nationales.
Plus émouvants encore, les témoignages de Mehdi Alioua de l’association GADEM et de Ousmane Ba, représentant de la plateforme des associations et communautés subsahariennes au Maroc qui ont côtoyé de près Leila Alaoui notamment dans le cadre de son travail d’investigation sur les immigrés au Maroc. ‘Elle a fait un travail absolument admirable. Dans chaque œuvre, elle donne un peu d’elle-même et livre un peu de son parcours’ a souligné non sans émotion Mehdi Alioua.
Les participants n’avaient que la force des mots pour rendre hommage à une personne qui a marqué de ses empreintes la scène photographique internationale. La poétesse Widad Benmoussa et le poète et militant pour les droits de l’Homme Salah El Ouadie ont usé de leur verve poétique pour rendre hommage à l’engagement indélébile de la défunte.
A l’issue de cette rencontre, Amnesty a lancé un appel adressé aux intellectuels, aux artistes, aux écrivains afin qu’ils constituent un front culturel à même de faire face à l’extrémisme, le fanatisme et le terrorisme et défendre les droits et libertés fondamentales des individus.