Jeunesse et politiques publiques : pour une meilleure implication des jeunes dans la chose publique
Des experts, des représentants de société civile, des chercheurs et des jeunes ont débattu le 12 février 2017 autour de la thématique « jeunesse, politiques publiques et droits humains » au stand du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) dans le cadre de la 23ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Casablanca.
Les experts considèrent que la stratégie nationale intégrée de la jeunesse (SNIJ) 2015-2030 est un document de référence qui peut guider les politiques publiques. Elle a été élaborée avec la consultation de plus de 27000 jeunes dans tout le Maroc en septembre 2012. Et elle vise à assurer une cohérence de l’action gouvernementale dans le domaine de la jeunesse, renforcer les investissements dédiés à l’amélioration de la situation des jeunes et agir en complémentarité avec les stratégies et plans sectoriels existants.
Ce débat a soulevé également certaines limites de cette stratégie, notamment, l’insuffisance des ressources financières allouées à sa mise en œuvre, le manque de ciblage, de suivi et d’évaluation et l’absence d’un cadre juridique qui régit cette stratégie au Maroc.
Les représentants de la société civile ont salué l’importance des programmes de formation initiés par des ONG nationales et internationales qui visent l’émergence d’experts en analyse des politiques publiques des jeunes. En effet, les jeunes ne s’intéressent pas uniquement aux activités sportives et aux loisirs, ils sont également intéressés par les questions politiques, scientifiques, économiques, culturelles, artistiques.
Par ailleurs, les intervenants ont été unanimes à souligner l’importance capitale de la participation des jeunes dans les politiques publiques, en particulier celles qui les concernent directement. A cet égard, des représentants d’ONG ont appelé à mettre en place des politiques publiques intégrées pour les jeunes, à assurer les ressources financières nécessaires à leur mise en œuvre (élaboration, exécution, et évaluation…) et à inciter les jeunes à jouer pleinement leurs rôle dans la prise de décisions politiques relatives à leur avenir.
Une interaction riche qui s’est conclue par des recommandations appelant à adopter une vision commune en matière de jeunesse, à améliorer la coordination de la SNIJ en y intégrant les jeunes et à encourager ces derniers à mener eux même un plaidoyer en faveur à leur implication effective dans la gestion de la chose publique.
Les intervenants ont également souligné le manque d’études et de recherches sur les questions stratégiques liées à la jeunesse au Maroc. C’est dans ce sens qu’ils ont appelé à l’élaboration d’un diagnostic sur la situation des jeunes au Maroc comme premier pas pour leur intégration dans le processus de l’amélioration de leur situation.
Ce débat a été marqué par la participation de Aziza El Aouad, experte senior en développement social, de Yassin Isbouia, Directeur de l’Institut national de la jeunesse et la démocratie, Hanane Azrih membre du bureau de l’association « Jeunes pour jeunes », Marouan Tounti, jeune analyste en politiques publiques de la jeunesse et chef de projet du programme YAANI III, Ahmed Lamrabet, représentant du mouvement alternatives citoyennes, Soufiane El Hattach auteur de plusieurs recherches et études sociales et politiques sur la question.