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COP22 : Appel à la création d’un réseau de chercheurs africains sur les liens entres le changement climatique et les migrations

Le pavillon Maroc à la zone bleue à la COP22 a abrité le 9 novembre 2016 à Marrakech un atelier sur « le Rôle de la recherche africaine en matière de changements climatiques et de mobilités humaines ».

Organisé par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Observatoire régional des migrations- Espaces et sociétés (ORMES), l’université Ibn Zohr d’Agadir, le Réseau Sud-américain pour les migrations environnementales (RESAMA) et l’université Gaston Bergerde Saint-Louis (Sénégal), cet atelier a permis d’échanger sur les expériences, défis et politiques liés aux changements climatiques et mobilités humaines dans le contexte africain et de partager les bonnes pratiques locales en matière de ressources humaines et de gestion de la mobilité.

Intervenant à cette occasion, Mohamed Charef, directeur de l’ORMES a indiqué que si les mobilités et les migrations humaines inhérentes à la détérioration de l’environnement et au changement climatique étaient auparavant considérées comme des ‘dommages collatéraux’, la prise de conscience quant aux liens avérés entre les migrations et le changement climatique a augmenté ces dernières années et requière ‘une plus grande mobilisation de la société civile, le développement de la recherche scientifique et une meilleure sensibilisation des décideurs’ à cette interdépendance entre ces deux problématiques.

Pour sa part Daoud Abdelkarim, professeurs à l’université de Sfax en Tunisie s’est attelé à clarifier cette relation à travers une présentation scientifique dans laquelle il a démontré comment la sécheresse conduit à la diminution des ressources en eau, à la dégradation des terres et à la baisse des revenus des paysans qui basculent dans une situation de vulnérabilité, d’où le début de la série de migration (interne et externe).

A l’issue du débat qui a marqué cette rencontre, les participants ont appelé à la création d’un réseau de chercheurs africains sur les liens entres le changement climatique et les migrations. Un réseau qui veillera à développer et mener des études et des recherches dans ce domaine,  collecter et capitaliser les données et les recherches disponibles sur les migrations climatiques et renforcer les capacités des acteurs œuvrant dans ce domaine.

Outre la promotion de l’échange des bonnes pratiques sur la migration environnementale, les participants ont proposé l’affectation par les Etats les plus touchés par les changements climatiques d’un fond de financement à la recherche scientifique sur la migration climatique et l’encouragement du réseautage entre les chercheurs dans ce domaine.

L’accent a été également mis sur la nécessité de renouveler l’agenda de la recherche scientifique en Afrique en y intégrant la dimension des migrations climatiques et les conclusions et les recommandations découlant de la recherche scientifique dans les stratégies et politiques nationales des Etats en vue de prendre en considération les risques environnementaux et d’en atténuer les effets.